La crise du COVID 19 fera date dans l’histoire de l’humanité.
On pourra reprocher à cette affirmation d’être une inflation malsaine de plus d’une réalité difficile et de surfer opportunément sur un effet de mode catastrophiste, les médias comme les gouvernants nous abreuvant de chiffres et de nouvelles alarmistes. Le coronavirus n’est pourtant pas « en soi », pour l’instant, un drame qui marquera à ce point l’histoire du monde : de la peste noire aux grandes famines, en passant par les guerres mondiales, l’espèce humaine a affronté bien pire, traversé des catastrophes autrement plus marquantes. C’est bien là la particularité de la crise actuelle. Plus que des conséquences sur la santé, le coronavirus entraine des inflations, des embrasements ou des décrochages (pertes de repères) dans tous les domaines, à un niveau d’intensité jamais observé dans l’histoire moderne. Ce sont ces embrasements qui feront date dans l’histoire de l’humanité, tant pour leur profondeur en terme qualitatif, certains délires allant très loin et prenant des formes extrêmes, que pour son inédite couverture quantitative, le monde entier y étant pris. En tout cas, date ils devraient faire, si nous voulons tirer les enseignements utiles et même vitaux, de cette situation : d’autres virus et d’autres problèmes inattendus se présenteront et le moins que l’on puisse dire, c’est que nous sommes incapables de réagir de manière efficace, pensée et pondérée. D’autant plus que le covid 19, s’il secoue toute la planète sur un plan politique et médiatique propre à nous apprendre beaucoup en tant que groupe social, secoue aussi les corps, les individus d’une façon, j’ose le dire, également riche de sens. Je propose donc ici une analyse macro du phénomène qui frappe la communauté humaine, avant de regarder à l’envers dans les jumelles et de faire une observation plus micro, au niveau du vécu individuel qu’impose cette maladie. La force de cette crise, le génie de cette affection, c’est qu’elle nous dit la même chose dans les deux cas, comme pour tenter de nous réveiller « par les deux bouts », en stéréo. Pour finir, je détaillerai certaines modalités de réponse trouvées à cette problématique, modalités proposées ou imposées aux peuples (macro encore) mais nécessitant l’adhésion des individus (micro). Au risque de gâcher le suspens, de « spoiler » la fin de cet article, là encore, la symétrie des formes est totale… ce qui n’est pas nécessairement rassurant.
Plan macro : la société
Le psychanalyste que je suis apprécie tout particulièrement le parallélisme des formes, surtout au niveau symbolique ou, pour le dire autrement, lorsque des réalités différentes présentent en fait, dans leurs modalités fondamentales, des mécaniques strictement identiques. Ces correspondances permettent de trouver et de saisir un sens plus profond des choses… là où le sens fait cruellement défaut. Et c’est le cas avec le covid 19 qui, si l’on s’autorise à sortir de la peur et à penser, s’avère bien moins dangereux qu’annonciateur d’une vérité fonctionnelle simple : ce que ce pathogène donne à vivre au monde entier ressemble à ce qu’il fait vivre à l’individu qui l’attrape. Quand je dis « bien moins dangereux », je sais que certains auront une réaction courroucée et m’accuseront d’irresponsabilité dans mes propos. Pourtant, la réalité des faits confirme cette assertion : on ne meurt pas du coronavirus « en lui-même ». La charge virale des personnes décédées dans les services de réanimation (ou ailleurs, en institutions spécialisées comme à domicile) est nulle ou quasi nulle. Le covid 19 est un révélateur de mauvais état de santé, que ce soit pour cause naturelle, comme un âge avancé, ou en raison des paysages pathologiques préexistants. Ces comorbidités, comme le cancer, le diabète ou encore l’obésité ne sont clairement pas améliorées par notre cher virus… mais ce n’est pas lui qui les provoque. Et ceux qui ne sont pas décédés d’une maladie qu’ils avaient déjà, le sont à cause de la sur-réaction de leur système immunitaire. Orage ou tempête cytokinique, ou encore choc cytokinique sont les termes médicaux qui décrivent une hyper-inflammation généralisée de l’organisme dû à la libération excessive par l’organisme de cytokines. Les cytokines sont des protéines qui portent divers messages dans l’organisme afin d’activer certaines réponses des cellules. Dans le cas de notre COVID, les cytokines concernées sont inflammatoires et elles provoquent la production de globules blancs, c’est-à-dire une réponse exagérée et inadaptée du système immunitaire. En d’autres termes, ce qui tue les malades du coronavirus, ce n’est pas le virus en lui-même, mais la réponse immunitaire de leur propre corps. Comme une réaction en chaine, comme un effondrement de dominos, le système immunitaire attaque son propre organisme, alors que le virus a pratiquement disparu et que le corps ne lutte plus qu’avec son propre dérèglement… et, à ce stade avancé de la maladie, perd souvent ce combat contre lui-même. Il y a certes d’autres manifestation létales particulières qui existent dans le paysage de cette maladie nouvelle (thromboses ou embolies pulmonaires, notamment), mais qui sont liées ou aggravées par cette réaction immunitaire disproportionnée.
Sur le plan sociétal, on observe exactement la même chose. Comme le système immunitaire échappant au contrôle d’un cerveau paniqué et d’un système nerveux désorienté, la réponse de nos élites se fait elle aussi en dérapage incontrôlé. Les gouvernements occidentaux confinent, asphyxiant la société et l’économie aussi bien qu’une embolie pulmonaire étouffe le patient. Le dépistage d’autres maladie, plus graves celles-là, comme le cancer ou les pathologies cardiovasculaires est quasiment à l’arrêt, tout comme le traitement des personnes déjà diagnostiquées. Pour ces cas, le pronostic vital est bien souvent engagé, même pour les individus jeunes, ce qui n’est pas le cas avec le covid, dont l’âge moyen des victimes est au dessus de 80 ans. Une vague de décès et de graves complications est ainsi déjà attendue pour les années à venir, par tous les spécialistes de ces domaines médicaux sensibles. Le système de soin se détourne de ces nécessités essentielles pour s’enflammer et se focaliser sur du secondaire. Quand l’immunité d’un malade du cancer sur réagit à l’inflammation respiratoire due au virus, elle commet la même erreur de cible.
En tant que psychanalyste, je peux par ailleur témoigner d’une violente dégradation de l’état psychologique général des gens : la peur et la paranoïa montent, d’une part à cause des discours alarmistes que les individus finissent par croire, mais avant tout au regard de l’incohérence flagrante dans les annonces étatiques comme dans les mesures prises. Que l’on soit optimiste ou pessimiste, complotiste ou citoyen modèle en rang d’oignon derrière son gouvernement, l’incohérence frappe à égalité tous les publics. Pour illustrer cette incohérence, je ne sais pas par où commencer tant les exemples sont pléthoriques. Chaque pays y va de son originalité : ouvrir les stations de ski mais fermer les remontées mécaniques (amassant ainsi les gens dans la ville), les choix farfelus et erratiques entre les commerces essentiels et non essentiels, les couvre-feux à heures variables, dont la fluctuation aléatoire démontre le vide de justification scientifique… tel pays qui ne fait rien, l’autre qui ferme tout et masque les gens jusque dans leur voiture… ce déroutant amateurisme frappe l’occident et provoque une perte de repère pour tous : même les chiffre officiels sont orientés dans le sens de la peur, les annonces faites en dépit de la réalité objective des mesures démographiques. Pourtant, les expertises existent : des statisticiens, formés pour observer la réalité en face, mathématiquement et scientifiquement, donnent un éclairage fort différent de l’alarmisme public et médiatique. De même, des épidémiologistes, formés et expérimentés dans le domaine de la gestion des maladies infectieuses proposent des approches en rupture avec la panique générale… sans être entendus. L’Asie est dans ce domaine un contre-exemple frappant par une gestion efficace et mesurée de la pandémie : leurs résultats sont excellents, en comparaison des nôtres. Dans le monde occidental, ni le savoir, ni la pensée ne sont écoutés ou privilégiés. Une sur-réaction désorganisée s’abat sur les pays, comme la tempête citokynique sur le corps du malade. Le covid ne tue pas la société : c’est la sur-réaction paniquée de la société qui la tue elle-même.
Relativement à cet embrasement sociétal, les médias ont et auront à répondre d’une très grave responsabilité. Au lieu d’assumer leur fonction de chercheurs du vrai, d’enquêteurs au service du public, supposés posséder à la fois une indépendance et un esprit critique vital pour contrebalancer les discours partisans et les propagandes diverses, ces derniers ont abdiqué. Serviles porte-voix des discours les plus paniquant, les journalistes et les organes de presse nationaux n’ont pas pu résister à la tentation du sensationnalisme : la peur fait vendre, la peur asservit et rend dépendant le lecteur, devenu simple consommateur auquel il faut vendre un maximum. Non seulement les médias ont versé dans le sensationnalisme, mais dans un sensationnalisme politiquement correct : surtout, ne pas remettre en cause le discours dominant et protéger ses arrières. Or, ce discours n’est que peur et amoncellement inquiétant d’incohérences patentées. Le courage journalistique et la liberté de parole sont eux aussi morts du covid, dans une proportion bien plus dramatique que celle des morts dans la population. Il suffit d’ouvrir un journal ou d’allumer son téléviseur pour le constater. Dans l’analogie proposée ici entre les effets de ce virus sur un organisme et ce qui nous arrive à un niveau macro, un niveau sociétal, les médias sont les cytokines, ces protéines messagères qui, libérées en trop grande quantité provoquent une inflammation généralisée de l’organisme. Le parallèle avec notre presse qui constamment, quotidiennement, jette de l’huile sur le feu de l’organisme vivant qu’est la société est là, troublant. Les consommateurs de cette presse sont maintenus en état d’inflammation constante, dans la peur, l’angoisse et l’ignorance. La police et l’armée, organes d’autorité dont la fonction est de protéger le peuple, adossés au pouvoir législatif, seraient le système immunitaire. Ce dernier semble bien avoir perdu le contrôle sur sa propre réponse, versant dans l’autoritarisme infantilisant, pour faire appliquer des règles inadaptées au réel. Là encore, c’est l’inflammation qui guette le peuple, la violence de ce qui est imposé aux individus ici et là, dans une cacophonie réglementaire de plus en plus folle, commence à engendrer de la contestation et de la colère… tardives, tant le mal fait au tissu économique et social est déjà difficilement réversible. Comme le patient covid qui arrive en réanimation pour se faire intuber : les dommages sont déjà faits, la réponse vient, trop tard. Les diverses aides sociales, destinées à remettre de l’oxygène là où les gens ont été asphyxiés, sont autant d’intubations qui seront facturées au patient… qui aura survécu : quoi d’autre que l’impôt financera l’endettement de nos états ?
A une échelle plus large encore, sur un plan supranational, l’analogie pathologique fonctionne tout aussi bien. L’inflammation, c’est une réponse en cascade, partant du niveau cellulaire, pour finir au niveau organique. Les cellules s’enflamment les unes après les autres, exactement comme un incendie se propage. Face à sa voisine en pleine poussée inflammatoire, une zone non enflammée de l’organisme tend à ne pas « réfléchir » à l’opportunité ou non de basculer elle-même dans l’inflammation. Elle réagit par mimétisme adaptatif et flambe. Les états font de même et abdiquent toute forme de pensée propre, cohérente, au profit d’une simple réaction d’imitation du voisin. « Si l’autre sur-réagit, je ne peux pas rester sans rien faire, sans quoi la population m’en voudra ». Mélange indigeste de démagogie et de manœuvre électoraliste, mâtiné en sous terrain de cette angoisse de mort qui infiltre tout, dès que l’on parle de ce virus : se surajoute alors une touche de panique rapidement convertie par nos édiles en précipitation réglementaire. Et les journaux de se faire les traducteurs de cette débandade, la convertissant en une saine course à la défense de la santé publique. Le palmarès des pays les plus stricts, les plus répressifs semblant faire office de meilleure garantie de survie de sa population… sauf que les faits sont têtus, et comme l’individu qui ne sur-réagit pas sur un plan immunitaire, les pays ou les mesures sociales et économiques sont les plus modérées s’en sortent le mieux. De la Suède à la Corée du sud, les exemples parlent d’eux-mêmes.
Plan micro : la personne
Dans la rue comme au supermarché, les individus rasent les murs, dissimulés derrière leurs masques. Les regards qui s’échangent sont souvent apeurés et dans les escaliers, les gens font des écarts craintifs, pour se croiser du plus loin possible. Tout le monde devient une menace mortelle pour chacun. Cet état psychologique où la peur se projette à ce degrés-là vers l’extérieur et finit par être le précurseur du rapport au monde s’appelle la paranoïa. Et c’est un état indiscutablement pathologique aux conséquences dramatiques pour le sujet qui en est saisi. Le stress et la tension montent, diverses maladies peuvent se manifester pour exprimer ce mal-être avec soi-même, que l’on projette et déploie dehors, sur toute chose. De simples eczémas en passant par des troubles du sommeil et de l’alimentation, jusqu’à de plus sérieuses pathologies auto-immunes, l’individu devient son propre ennemi « dans le monde » et in fine, dans son propre corps. Ceci sans compter les violences réelles et autres crises d’hystéries que l’on peut observer de plus en plus, autour de nous, dans la rue, quand la peur et la désorientation fabriquent des justiciers et amène certains au passage à l’acte.
Pourtant, la peur comme les diverses sources auxquelles l’individu les nourrit lui appartiennent en propre. Paranoïa, passages à l’acte ou somatisations sont juste le refus de considérer cette responsabilité intérieure et personnelle. L’agression d’un environnement devenu fou renvoie le sujet vers lui-même, l’invite à se regarder « dedans ». Cette descente vers l’inconscient, que la majorité des individus refuse de faire en temps normal ne trouve point meilleur public en temps de crise. Pourtant, le covid 19 est selon moi une très claire invitation à aller dans ce sens. Nous évoqué ce qui se passait au niveau du groupe social, qui préfère l’embrasement incontrôlé à une saine réflexion et nous venons d’évoquer ce que cet embrasement tend à faire à l’individu. Notre virus chinois, comme une confirmation de cet endroit ou nous devons nous interroger, provoque des symptômes qui vont précisément dans le même sens. Je rappelle ici que très peu de gens décèdent de la maladie, quasiment personne avant 65 ans, et que l’effondrement immunitaire mentionné plus haut est l’exception. Pour tous ceux qui, comme moi-même, ont eu cette maladie, elle est une collection de symptôme ennuyeux, mais sans danger. Entre la littérature scientifique qui dépeint ces paysages symptomatiques et ma propre enquête auprès des dizaines de contaminés que je connais ou que je suis en thérapie, la réalité de ce sars-cov 2 est troublante. Une des atteinte signature de ce virus est l’anosmie et l’agueusie : perte du gout et de l’odorat. On mesure mal à quel point ces deux sens président à notre rapport au monde extérieur, nous qui nous sommes éloignés du règne animal pour surinvestir l’intellect. L’odorat est le sens premier, primaire, le plus en lien avec la mémoire (la madeleine de Proust) et avec l’identité. C’est le seul sens que l’on ne peut arrêter volontairement, sauf à mourir d’asphyxie et c’est celui qui dans notre cerveau est connecté aux zones les plus primitives et profondes. L’odorat est donc actif en permanence et sonde notre environnement sans discontinuer. Il nous permet, généralement sans que cela soit conscient, de nous y situer en permettant la différenciation entre ce qui est moi et ce qui ne l’est pas. Ainsi, notre propre odeur, que l’on finit par ne plus percevoir est le point de repère de rapport instinctif au monde. Les dégustateurs de vin le savent : lorsque l’on est saturé d’odeurs, se renifler le creux du coude permet de réinitialiser un peu l’olfaction, en retournant à notre senteur unique et personnelle. Là, avec ce coronavirus, plus rien de cela : tout devient étranger, rien n’est identifiable. Sur un plan subtil et profond, une désorientation s’installe, renvoyant inéluctablement vers l’intérieur, vers un « qui suis-je ? » animal et instinctuel. Bien sûr, cette invitation à regarder dedans pour trouver réponse à cette question peut aussi aboutir à un effet inverse : tout devient étranger, étrange et potentiellement menaçant, puisqu’une part de ce qui nous permet de lire le monde nous est retirée. Paranoïa systémique, presque fonctionnelle, en toile de fond d’un paysage grippal déjà désagréable. D’autant plus qu’avec l’odorat, le goût disparait lui aussi. Une des fonctions primaires de réassurance et de compensation dans le rapport au monde, le manger et se faire plaisir en mangeant, nous est à son tour retiré. Finies les compensations gustatives, le petit verre de vin ou le morceau de chocolat qui remonte le moral. Tout n’est que plâtre et liquide insipide. Mon identité olfactive m’échappe et je ne peux même plus jouir de déguster les bonnes choses de mon environnement. Confiné et ainsi coupé des fondements de mon rapport au monde, autant dire que seule l’intériorité me reste à explorer… pour ceux qui sont à même de supporter ce voyage-là. Pour la majorité des humains comme pour l’ensemble de la société moderne, le retour vers l’inconscient est une abjection abhorrée. Tout est plus enviable que de regarder dans cette atroce boite noire cachée dans les tréfonds de nos êtres. La société de consommation étant entièrement fondée sur cet état de fait : achetons, accumulons volontairement des choses dehors, pour éviter ce qui en nous, existe hors de notre contrôle.
La symbolique, la médecine chinoise et la connaissance moderne en biologie fonctionnelle et en anatomie confirment de concert le domaine concerné par cette pandémie : l’identité, à quelque échelle que ce soit. En effet, toute la zone ORL, zone privilégiée dans l’attaque du covid, est le siège de l’identité. Nez, gorge et poumons sont en fait constitués de peau. Une peau spécialisée, mais une peau tout de même. Ainsi, la zone principale de contact que nous avons avec le monde est intérieure, la surface des poumons, si on la mettait à plat, étant largement supérieure à celle de notre épiderme. Là où je finis et là où le monde extérieur commence se joue dans la zone ORL. Or, l’humanité est dans une nécessité urgente de se poser cette question de l’identité : les individus vont mal, obésité, cancers et autres troubles psychologiques déferlent dans la population et notre environnement naturel n’a jamais été aussi dégradé, menacé par… nous-mêmes. « Là où je finis et là où le monde extérieur commence » est donc une réflexion qui n’a jamais été aussi nécessaire et pressante. Voici qu’un petit virus nous donne à vivre, dans nos corps d’individus et en tant qu’espèce, ce retour brutal vers ces considérations refoulées par nos progrès techniques et nos choix de société. Peut-être devrions-nous écouter la nature et ce message puissant qu’elle nous adresse.
Les solutions de l’humanité : la fuite en avant, mais plus vite et en klaxonnant
Écouter le message de la nature ou l’invitation de psyché à considérer nos profondeurs est clairement à l’antithèse de la réalité de notre société moderne. Plutôt que de se calmer, de regarder en elle-même, de penser et de croître, l’humanité a décidé de foncer à l’aveugle, dans la direction qui lui semble être la plus facile et la plus simple. C’est le modèle du fast-food et, si on prend un peu de recul, de toute la société de consommation : combler le manque, satisfaire le besoin, mais au plus vite, en évitant tout effort et toute forme de réflexion à court, moyen ou long terme. Le client-consommateur ne doit surtout pas décrocher et partir, il faut donc lui éviter tout inconfort et tout embarras. Pour ce qui est du fast-food, on sait parfaitement les effets sur la santé de ce genre d’alimentation… le changement d’échelle n’est pas plus rassurant tant la course consumériste de notre société post-moderne semble rendre notre planète aussi malade que ceux qui abusent des hamburgers. Avec le coronavirus, le manque à combler, le besoin à satisfaire est de se rassurer face à l’angoisse de mort, dont j’ai parlé dans mon précédent article « coronavirus, l’invisible ennemi ». Si nous sommes prêts, en tant qu’espèce, à détruire notre santé dans la malbouffe pour combler une fringale, imaginez ce que la peur de mourir pourra nous faire faire !
Après avoir compté et publié quotidiennement les chiffres les plus anxiogènes des morts et des contaminés, nos médias comptent maintenant les vaccinés. X millions dans tel pays, tant de personnes injectées aujourd’hui ici, l’ONU qui demande un vaccin universel et des classements des meilleures nations vaccinatrices, voici notre nouvelle boussole face à la crise, inventée par les médias et des gouvernements ne sachant plus à quel saint se vouer. Ces annonces misent sur le fait que pour la population, un vaccin est un mur, un rempart qui protège et donc éradique les maladies. Nous avons réglé son compte à la rage et à d’autres terribles affections, et nos millions de vaccinés sont perçus comme les soldats en passe de faire de même au coronavirus. Sauf que, de l’aveu même des laboratoires qui les produisent, aucun de ces vaccins n’empêchera ni d’attraper la maladie, ni de la transmettre. Exactement comme le vaccin contre la grippe n’a eu strictement aucun effet sur l’existence du virus influenza et ses variants malgré près de 70 années d’usage. L’emploi même du terme vaccin est ainsi à questionner : dans toutes les définitions que l’on peut en trouver, un vaccin possède deux éléments déterminants : il doit y avoir un agent pathogène (qui provoque une réaction immunitaire) et cela doit conférer une immunité. Là, pour les vaccins à ARN messager, il n’y a pas d’agent pathogène, mais de la thérapie génique expérimentale sur laquelle on ne possède aucun recul. Et sans avoir de recul, on sait pourtant une chose, qui est que ce produit ne confère pas d’immunité face au covid 19. Les chiffres de personnes vaccinées testées positives commencent à confirmer ceci. Au mieux l’injection protègerait des formes graves de la maladie, selon les informations fournies par les laboratoires eux-mêmes. Ni pathogène, ni immunité, le vocable de vaccin est une erreur langagière ou une manipulation visant à rassurer à tout crin, même si la réalité et la vérité y passent. Je suis un observateur de faits et des données disponibles. J’espère que la technologie ARN sera une clé sûre et efficace de la médecine de demain. Mais pour l’instant, nous n’en savons rien, si ce n’est qu’elle ne constituera pas le rempart contre la maladie tant attendu, croyance induite par l’emploi du mot vaccin. Ce qui m’intéresse dans cette histoire, c’est la mécanique psychologique qu’elle révèle : rassurer à tout prix et dans l’affolement… quitte à travestir le vrai. Une fois encore, l’inconscient est méprisé, au profit d’une réassurance rapide et « peu chère » sur un plan conscient. Pourtant tout le monde sent bien que quelque chose ne va pas, que les discours ne correspondent pas à la réalité et que cette réassurance… ne rassure pas tant que ça, en fait. Pour ou contre les « vaccins », pour ou contre les mesures aléatoires et décousues de restrictions, là n’est pas le problème : en niant l’angoisse de mort, moteur fondamental de cette crise, on lui confère une dangereuse toute puissance. La lâcheté et l’éparpillement, la complaisance exclusivement réactionnelle (on ne pense plus, on réagit) des dirigeants et des médias en sont la triste conséquence. Le réagir bloque l’agir, qui lui réclame une réflexion, du calme. Exactement comme l’immunité qui réagit trop à ce virus. La leçon à tirer se trouve là, dans la cohérence entre les échelles, entre le macro et le micro, entre le champ sociétal et le vécu individuel. Réintroduire de la mesure et de la pensée, dans cette cohue paniquée et paranoïaque. Comme ça a été le cas dans la plupart des pays d’Asie et comme le prônent depuis le premier jour quelques experts européens trop isolés. Que ce ne soit pas le délire collectif qui finisse par faire date dans l’histoire, mais notre capacité en tant que groupe à réguler nos peurs, à regarder dans l’angle mort de nos angoisses les plus primitives… et à agir en conséquence, condition sine qua non de la préservation d’un nombre important de vies humaines.